Son

Extrait de : Un seul cœur qui bat

Une composition sonore écologique.

Se fondre à l’estran, l’intégrer, fusionner.

La marche, les pas, marquent la quête le mouvement.

Nommer les espèces, pour montrer du respect, pour la postérité, pour soi.

Nommer pour prendre part, accepter une responsabilité dans les enchevêtrements dont nous faisons partie.

Les répétions et les chuchotements pour refléter la connivence, l’intimité, la joie.

Respirer, humer, parce que quand on inspire, on inspire le monde. Il passe à travers le corps. Quand on expire, le monde est un peu différent parce qu’il est passé à travers le filtre corporel.

Respirer avec les algues, les roches, les mollusques, c’est reconnaitre que ces algues, roches, mollusques permettent, justement, de respirer.

Les sons de l’estran sont des ondes de forces mythiques, d’agentivité, de récalcitrance.

Le rythme embrasse les vibrances de chacun, humains et non-humains.

Même à peine audible, la pulsation sonore est toujours présente -les molécules sonores vibrent. Il existe un tempo de fond, un roulement, un battement, un tambourinement constant entre les corps humains et non humains.

Toutes les textures et tous les sons sont vrais.

Extrait de : Occuper et préoccuper l’oreille citoyenne 3

Dans la foulée du projet « Occuper et préoccuper l’oreille citoyenne », une immersion sonore dans le quotidien d’un site d’informations hyperlocales.

Sont mises en relief les multiples convergences.

  • Convergence pour distribuer les contenus sur toutes les plateformes possibles.
  • Convergence des rôles de journaliste, de rédactrice en chef et d’entrepreneure ( réticente ) – il faut que les sites d’information soient en bonne santé financière pour que le journalisme ait lieu.

  • Convergence sous forme de partenariats pour échanger ou partager des couvertures journalistiques avec d’autres médias locaux.
  • Éviter la convergence pub / reportage tout en faisant converger journalisme / services à la collectivité.
  • Des actus au coin de ta rue.

Extrait de : Occuper et préoccuper l’oreille citoyenne 2

Dans le balado « L’info continue dans un hebdo », nous faisons une incursion sonore dans le quotidien d’une reporter d’Info Dimanche.

Une quête continue d’information, l’intimité avec la communauté et l’engagement d’une journaliste se révèlent.

Le pouls sonore dévoile :

  • Les impératifs de production : Alimenter le site web, les réseaux sociaux, l’infolettre. Même dans un hebdo, l’information se livre au quotidien. Les liens avec la communauté s’entretiennent chaque jour.
  • La quête continue, incessante d’information. Une simple citation du maire peut servir à lancer un reportage.
  • L’intimité avec le milieu : Tisser des liens solides avec les membres de la communauté. Accepter la part de « militantisme » dans le journalisme régional« : vouloir que la région se développe, grandisse, aille bien.
  • InfoDimanche.

Extrait de : Mobiliser le corps audio pour créer du sens.

Raconter une histoire vraie, prenante, interpellante, à la radio ou dans un balado, dont l’auditoire émerge transformé, touché, instruit, exige de creuser plusieurs sillons sonores à la fois.

Comment s’y prendre?

Pratiquer l’immersion sonore. Être à l’écoute du monde sonore, des signaux culturels, sociaux et environnementaux.

Laisser le son envahir le corps, s’emparer du corps, l’habiter, l’astreindre à résonner.
Que le son s’immisce dans la tête, interpelle les os et les nerfs.
Que le corps devienne un site, sur lequel s’inscrivent les informations sonores.

Utiliser son corps en étant attentif aux informations dans le fond sonore, son intensité et son rythme, dans le « grain » des voix, leur intonation, leur modulation, leur inflexion.

Être alerte aux silences, soupirs, apnées, aux mots, phrases, à la façon dont ils sont énoncés, à leur signification, à la sincérité ou à l’absence de sincérité de même qu’à ce que les voix dévoilent des motivations des personnes.

Puis, orchestrer les textes et textures, les dit et non-dit. Pour rendre le réel plus vrai que vrai. Plus éclatant que la réalité brute.

Autrement dit : mobiliser son corps audio.

Un corps audio capteur, en mode d’attention somatique.
Un corps audio transducteur, agissant à la fois comme un filtre, un convertisseur et un mixeur de stimuli sonores hétérogènes.

Le corps audio transducteur crée de nouvelles réverbérations, de nouveaux échos sonores, il transforme la substance des éléments qu’il traite. Il crée du sens.

Le montage sonore mobilisera ensuite le corps de l’auditeur. Son corps pourra être immergé, plongé en profondeur dans le son.

L’écriture sonore est un processus démarrant avec une quête d’informations immatérielles et un dialogue avec le son sous toutes ses formes, même inaudibles.
Elle se poursuit avec une collecte mobilisant le corps audio capteur et transducteur, y compris l’affect de l’auteure sonore.
Elle culmine en une composition resignifiant le réel qui instruira sonorement le corps de la personne qui écoute, jusque dans son affect.

L’écriture sonore crée du commun en amenant les corps à vibrer en harmonie.

Chaque corps instruit de l’auditoire résonne et raisonne différemment.

Les façons de créer du sens se renouvellent, se transforment.

Extrait de : Occuper et préoccuper l’oreille citoyenne.

L’immersion sonore dans la salle de rédaction se ressent ainsi : une masse d’informations désordonnées frappe le corps audio capteur.

Les sons ambiants se superposent, sans cohérence ni hiérarchie : les bips des cellulaires, les collègues qui échangent entre eux, les touches de clavier qui raisonnent auxquelles s’ajoutent les pages de cahiers déchirées, l’imprimante en marche, le bourdonnement des serveurs et le sifflement de la ventilation.

À ces sons ambiants s’ajoutent les manifestations sonores du reporter.

Sa voix, ses tons, ses rythmes, ses débits, sa fluidité – par exemple le ton du reporter montrant de l’impatience, ou sa respiration s’accélérant, ou ses explications devenant hachurées parce qu’il a trop de tâches à réaliser en même temps.

La mise en forme sonore superpose ensuite des strates d’information : extrait de la nouvelle du jour – explication ou réflexion du reporter à voix haute – suite de la nouvelle du jour – réaction du reporter, etc.

Les changements de ton et de registre (voix autoritaire du reporter quand il livre la nouvelle du jour, puis, chuchotement d’une confidence à propos d’une source) donnent des strates supplémentaires d’information à l’auditoire : le reporter n’est pas neutre ni indifférent face à la nouvelle du jour, il doute, se questionne, commente.