Des vêtements porteurs de sens et d’émotions.

Jean-Claude Poitras se présente comme « créateur de mode, designer pluridisciplinaire et artiste en arts visuels. »

Chacun de mes vêtements traduit une émotion et raconte une histoire.

Il veut créer des sensations. Créer du sens.

Il mise sur la beauté, l’épuration. Pureté des lignes, des formes.

L’inutile n’a pas sa place.

Comment y arriver? Essayer. Expérimenter.

Se laisser guider par la matière.

Déborder du cadre.

Et se donner le droit de se tromper.

Quand je coupais dans ma toile, par exemple, il y a des moments où j’ai trop coupé et… tout à coup, ça a créé un débalancement, et j’ai découvert la beauté des asymétries, quelque chose qui, finalement, déborde du cadre… un peu comme ma vie, comme ma philosophie, même.

Il joue avec les oppositions. Marier des matières qui ne vont pas ensemble et créer quelque chose d’harmonieux.

J’aime bien l’idée de dérouter. J’aime qu’on ait un questionnement vis-à-vis un vêtement.

Les commandes ne sont pas une prison. Plutôt une opportunité.

Il faut trouver un angle. Son angle. Original.

Voir la commande comme une ouverture de nouveaux horizons.

Il y a des moments… au départ, on peut trouver ça pénible. Se dire ‘Ah je ne vais pas dans cette direction-là, ça ne me ressemble pas vraiment’. On réfléchit, il faut trouver l’angle, l’originalité. Ça nous amène à nous redéfinir.

C’est à chaque créateur, finalement, d’en faire à sa tête.

Des matières qui passent l’épreuve du temps, selon Jean-Claude Poitras :

  • La soie.
  • Mélange de laine et de soie.
  • L’alpaca.
  • Le cupro…’la plus belle qualité de viscose qu’on peut trouver.’
  • Le lin froissé, beau… ‘comme des rides’.

C’est pas normal un vêtement qui ne froisse pas du tout!

Il s’efforce d’éviter les recettes. Les voies tracées par d’autres.

Je ne suis bien que dans les défis. Je suis un laboureur, un défricheur. J’aime ouvrir des sillons.

J’ai traversé la vie comme une éponge, sans œillère, prêt à tout aimer. Quand vient le temps de créer, je tords l’éponge.

L’entrevue complète

Référence

Entrevue réalisée au Musée McCord.

Bio

Chantal Francœur est professeure à l’École des médias de l’UQAM. Elle a pratiqué le journalisme à Radio-Canada, aux nouvelles et aux affaires publiques, pendant près de 20 ans. Elle est l’auteur de La transformation du service de l’information de Radio-Canada, de nombreux articles et chapitres de livres sur le journalisme, de compositions sonores, de Ma mère a l’Alzheimer, co-directrice de Relations publiques et journalisme à l’ère numérique.