Questionner les formats journalistiques

Pourquoi chercher à renouveler les formats journalistiques audio?

Parce que les nouvelles audio—ou radio—ont presque toujours la même forme, le même ton, la même façon de décrire les acteurs sociaux, le même élan dans la présentation et dans la cristallisation d’opinions.

Les patrons audio constituent une prison parce qu’ils limitent le champ de ce qui peut être dit et dévoilé.

Les informations n’entrant pas dans ces formats sont tues, n’existent pas. Les patrons audios enferment ou contrôlent les journalistes et leur auditoire.

Vues de cette façon, les nouvelles restent confinées à une fonction de reproduction et de fixation des relations sociales telles qu’elles sont. Plutôt que d’informer le citoyen, les nouvelles forment le citoyen à fonctionner dans la société. Les nouvelles semblent plutôt l’in-former.

En renouvelant les formats journalistiques le champ de ce qui peut être dit et dévoilé s’élargit, le status quo imposé par les patrons convenus est brisé.

Bio

Chantal Francœur est professeure à l’École des médias de l’UQAM. Elle a pratiqué le journalisme à Radio-Canada, aux nouvelles et aux affaires publiques, pendant près de 20 ans. Elle est l’auteur de La transformation du service de l’information de Radio-Canada, de nombreux articles et chapitres de livres sur le journalisme, de compositions sonores, de Ma mère a l’Alzheimer, co-directrice de Relations publiques et journalisme à l’ère numérique.