La récolte à marée basse.
Les flaques où la vie grouille. Bêtes en forme de crevette tournant à vive allure.
Les veines d’eau où se côtoient cailloux, mains de mer palmées, laitues de mer presque phosphorescentes, laminaires ondulant, coquillages blancs.
Les zônes de fucus et d’ascophylles à contourner. Ilots de guerriers aussi robustes hors de l’eau que submergés.
Les rochers. Verts, marrons, rouilles. Lisses, chauffés par le soleil. Réverbérant la chaleur.
Les plaques et les plages de sable, striées, marquées par le mouvement de l’eau et les déplacements de cailloux et d’algues. Immobiles, presqu’inertes. Mais l’œil averti perçoit les bulles des mollusques.
Des roches emballées dans du cellophane brun.
Les grands hérons, gardiens de l’estran.
S’approcher du fleuve, dépasser les battures. Promesse de fraicheur dans la canicule.
La marée reprendra son cycle, après l’étale. Elle gagnera du terrain à vue d’œil. Prendra possession du territoire.