Hiver 2010. Les journalistes du radiodiffuseur public se préparent à vivre l’intégration des équipes d’information radio, télé et web. Un choc de culture pour des journalistes habitués à travailler pour un seul média.

« Ce que la radio a de particulier à offrir, on est en train de l’aplanir. On va le perdre. »

Certains journalistes applaudissaient le changement.

« Quand tu as une exclusivité, c’est bien de pouvoir la décliner radio-télé-web, ça ’ a plus d’impact! »

D’autres émettaient des craintes.

« Ça va mener à des nouvelles superficielles et à l’uniformisation des contenus. »

L’intégration a été la réponse radio-canadienne à la convergence des médias.

« Imaginons une conférence de presse à l’hôtel de ville. La radio et la télé sont intéressées. Pourquoi envoyer deux journalistes pour une clip de 15 secondes?! C’est une perte de temps et d’énergie folle. On peut dire au journaliste radio, ‘ un caméraman t’accompagne ’ et tu fais l’entrevue pour la télé et pour la radio. »

Dans ce portrait inédit, on découvre comment l’intégration fragmente l’identité des journalistes et leurs méthodes de travail.

On explore ensuite les avenues possibles d’adaptation.

L’intégration ouvre la voie à une exploration de nouveaux formats journalistiques.

L’ouvrage repose sur la thèse de doctorat « Choc des cultures, contre-discours et adaptation : l’intégration, le régime de vérité radio-canadien. »

Une immersion dans la salle de rédaction, dix ans plus tard, montre comment les journalistes misent sur les formats pour maîtriser leurs conditions de production fragmentées.