Une marche « silencieuse » à Marseille, près du Mucem met en relief les différentes ambiances sonores de ce coin de la ville. Bord de mer, passage voûté, machineries, touristes, oiseaux, etc.
La marche suscite des réflexions sur le sonore. De l’art sonore écologique aux déchets sonores en passant par les « sons qui nous envahissent ». Et les sons attachiants. Qu’en faire?
Les écouter
Se laisser apprivoiser
Les composer
Caroline Boë a développé une typologie des 5 écoutes du soin de l’écoute :
Écoute défiltrante
Écoute musicale
Écoute de soi
Écoute causale
Écoute de l’autre
En quelques mots :
- Où on écoute ces sons d’intensités et de fréquences constantes qu’on oublie mais qu’on perçoit en permanence et qui sont épuisants.
- Où on prête attention uniquement à la musicalité du son.
- Où on se demande qu’est-ce que ça me fait d’écouter, est-ce que j’aime tel son, est ce que celui-là je voudrais le dégager d’urgence de l’espace public?
- Où on se demande d’où provient ce son, par quoi il a été généré?
- Où on cherche à savoir comment l’autre nous perçoit. Par exemple, quand je marche à côté de lui, qu’est-ce qu’il entend? Est-ce que je suis bruyant? Quelle délicatesse j’ai?
La réflexion sonore se poursuit. Avec l’idée d’accepter de ne pas accepter certains sons. Avec la notion de silence, des différents silences. Avec la notion d’éthique. Éthique de la sincérité dans la quête et la composition des sons.
Les sons que je peux composer entre eux ne sont pas transformés par rapport à ce que j’ai enregistré.
Éthique dans la prise en compte de l’autre.
J’ai une éthique du partage, puisque je fais participer du public dans la sonothèque anthropofonie.org.
Éthique de l’éthique.
Le problème avec la notion d’éthique c’est qu’elle est anthropocentrée. Maintenant on en est à penser aux autres espèces, à mettre l’être humain un peu en arrière et on est coincés…
Le sonore est une façon d’être. D’être attentif. D’être conscient des autres. Une forme de raffinement social.