Les journalistes exploitent différents répertoires interprétatifs pour décrire leurs liens avec les relations publiques. Ces différents répertoires peuvent être mobilisés dans une seule et même phrase, montrant la complexité des liens.
Les journalistes puisent dans plusieurs expériences et plusieurs identités à la fois pour décrire leurs échanges avec les relationnistes.
Les répertoires :
Le discours institutionnel du journalisme. Ici, un chargé de communication, « C’est quelqu’un qui, depuis des années, prétend être au service des journalistes, d’aider les journalistes à accéder à l’information, alors que dans les faits ils aident les journalistes à ne pas accéder. À accéder à une information qu’ils veulent bien transmettre. C’est épouvantable parce qu’on est supposé travailler avec la matière brute. »
Le discours institutionnel des relationnistes. Ce discours reprend les énoncés auxquels on s’attend de la part d’un relationniste : « Le rôle des relations publiques c’est de faire connaître et partager l’information sur un client ou un employeur. »
Le répertoire invoquant la déontologie journalistique. Il fait référence aux obligations d’équilibre et d’équité des journalistes : « On est obligés [de se tourner vers les relationnistes]. On peut pas faire un reportage crédible lorsqu’on n’a pas, à tout le moins, informé les gens puis leur avoir offert une possibilité de donner leur point de vue. »
Le répertoire réaliste. Les journalistes constatent qu’ils reprennent les dires ou les chiffres de relationnistes sans les questionner. Par exemple : « Un portrait du nombre d’employés, ou le nombre de pieds carrés, des trucs comme ça qui sont plus des faits incontestables » ou encore, « Si Hydro-Québec nous dit qu’il y a 300 000 abonnés dans le noir, on ne va pas commencer à aller les compter, on les croit. 300 000, c’est ce qu’on écrit, “ selon Hydro-Québec…” . »
Le répertoire réaliste peut être subdivisé :
Les journalistes acceptent la relation obligée avec les relationnistes. Comme leur discours le démontre, ils puisent dans plusieurs répertoires interprétatifs pour expliquer, codifier cette relation.
Référence
Francoeur, C. (2014). Les répertoires interprétatifs des journalistes discutant de leurs liens avec les relations publiques : les paradoxes et contradictions réconciliées. Communication&Organisation,2(46), https://journals.openedition.org/communicationorganisation/4801