Donner une voix au fleuve Saint-Laurent. Susciter une alliance entre l’humain et le fleuve.
La durabilité bioculturelle nécessite des espaces de collaboration renouvelés entre les humains et les non-humains. « Corps à corps avec le fleuve » met de l’avant l’agentivité du fleuve. Cette agentivité à la fois similaire, complémentaire et en compétition avec l’agentivité humaine, fait naitre un désir d’alliance humain-fleuve. Une solidarité inédite peut éclore. C’est le but visé.
Le fleuve est présenté ici comme un corps, tout comme l’humain s’incarne dans un corps. Il y a une interconnexion des fluides et des substances entre les corps, une « transcorporalité » humain-fleuve. Ces corps intensifient leur présence, leur capacité d’agir, quand ils s’associent.
L’agentivité est vue ici comme le pouvoir intrinsèque ou inhérent d’un humain ou d’un non-humain à agir, à persister. Bennett (2010) décrit l’agentivité d’un non-humain comme « a thing-power », doté de « récalcitrance », de persistance. Cela est très similaire au désir de durer de l’humain. Ces agentivités humaines et non-humaine, en relation l’une avec l’autre, se reconfigurent sans cesse et sans limite.