Corps à corps avec le fleuve.

Donner une voix au fleuve Saint-Laurent. Susciter une alliance entre l’humain et le fleuve.

La durabilité bioculturelle nécessite des espaces de collaboration renouvelés entre les humains et les non-humains. « Corps à corps avec le fleuve » met de l’avant l’agentivité du fleuve. Cette agentivité à la fois similaire, complémentaire et en compétition avec l’agentivité humaine, fait naitre un désir d’alliance humain-fleuve. Une solidarité inédite peut éclore. C’est le but visé.

Le fleuve est présenté ici comme un corps, tout comme l’humain s’incarne dans un corps. Il y a une interconnexion des fluides et des substances entre les corps, une « transcorporalité » humain-fleuve. Ces corps intensifient leur présence, leur capacité d’agir, quand ils s’associent.

L’agentivité est vue ici comme le pouvoir intrinsèque ou inhérent d’un humain ou d’un non-humain à agir, à persister. Bennett (2010) décrit l’agentivité d’un non-humain comme « a thing-power », doté de « récalcitrance », de persistance. Cela est très similaire au désir de durer de l’humain. Ces agentivités humaines et non-humaine, en relation l’une avec l’autre, se reconfigurent sans cesse et sans limite.

Dentellerie du printemps

Bio

Chantal Francœur est professeure à l’École des médias de l’UQAM. Elle a pratiqué le journalisme à Radio-Canada, aux nouvelles et aux affaires publiques, pendant près de 20 ans. Elle est l’auteur de La transformation du service de l’information de Radio-Canada, de nombreux articles et chapitres de livres sur le journalisme, de compositions sonores, de Ma mère a l’Alzheimer, co-directrice de Relations publiques et journalisme à l’ère numérique.