Un seul cœur qui bat

Se fondre à l’estran, l’intégrer, fusionner.
Une composition sonore écologique.

La marche, les pas, marquent la quête le mouvement.

Nommer les espèces, pour montrer du respect, pour la postérité, pour soi.

Nommer pour prendre part, accepter une responsabilité dans les enchevêtrements dont nous faisons partie.

Les répétions et les chuchotements pour refléter la connivence, l’intimité, la joie.

Respirer, humer, parce que quand on inspire, on inspire le monde. Il passe à travers le corps. Quand on expire, le monde est un peu différent parce qu’il est passé à travers le filtre corporel.

Respirer avec les algues, les roches, les mollusques, c’est reconnaitre que ces algues, roches, mollusques permettent, justement, de respirer.

Les sons de l’estran sont des ondes de forces mythiques, d’agentivité, de récalcitrance.

Le rythme embrasse les vibrances de chacun, humains et non-humains.

Même à peine audible, la pulsation sonore est toujours présente -les molécules sonores vibrent. Il existe un tempo de fond, un roulement, un battement, un tambourinement constant entre les corps humains et non humains.

Toutes les textures et tous les sons sont vrais.

Bio

Chantal Francœur est professeure à l’École des médias de l’UQAM. Elle a pratiqué le journalisme à Radio-Canada, aux nouvelles et aux affaires publiques, pendant près de 20 ans. Elle est l’auteur de La transformation du service de l’information de Radio-Canada, de nombreux articles et chapitres de livres sur le journalisme, de compositions sonores, de Ma mère a l’Alzheimer, co-directrice de Relations publiques et journalisme à l’ère numérique.